Diane Dubeau
LA FOLLE HISTOIRE DU VENT
Vent, vent,
histoire du vent qui tempête
bourrasque
tourbillonne
s’assagit
hoquète soudain
et file doux parfois.
Le vent, moteur du mouvement, le souffle vital des lieux extérieurs, le vent vrai, confectionné par les chauds et les froids du roulement de la sphère, le vent muet qui rend parlant ce qu’il effleure, qui rend bruyant ce qu’il bouscule qui rend voluptueux ce qu’il lèche. Les feuilles du peuplier s’émeuvent en tumulte de la douceur de ce grand insonore.
Et le faux vent, le vent imaginé de toute pièce, ce préfabriqué qui réussirait à se faire passer pour une brise si ce n’était de son bruit de moteur. Le ventilateur émet un vent inventé. Un vent mensonger qui profère de fausses vérités. Un vent qui emporte l’esprit, qui exporte son stock, un dealeur de mondes insensés, sans vérité.
Le vent fou
qui importe
emporte
et exporte
mais qu’importe.
Je laisse le vent silencieux jaser. Ma tête est traversée par une bourrasque qui pourrait ressembler au vent poétique, je vous rassure, ce n’est que de la folie. Une folie blizzardeuse qui se manifeste de temps en temps. Le temps qu’il faut pour supprimer les poussières nerveuses qui créent des surtensions sur la ligne de ma pensée. Dans une bousculade vertigineuse, cul par-dessus tête, une sorte de ménage lymphatique s’accomplit. Avec l’énergie équivoque de celle qui fonce et enfonce en sachant que ce n’est et ne sera que du vent. Je me sens mieux, je vous le dis. Et hop! Ma tête nettoyée de toutes pensées clame haut et fort que la vérité est un concept inintéressant qui ne se laisse jamais emporter par le vent. Vive la virée virevoltante de la vierge vieillissante.
L’indolence et le sentiment du devoir accompli surgissent en même temps. Oh les joies de la synchronicité!
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