Cette guerre pourtant sans cruauté se fait.
Le sang qui s’y répand ne laisse aucun regret :
Les meurtres innocens n’y font point de ravage ;
Sans colère on y peut éprouver son courage.
C’est en ces termes que Pierre Le Moyne, poète du XVIIe siècle, met en parallèle la chasse et la guerre dans « Éloge de la vie champestre. À Mgr le Duc d’Estrées, maréchal de France ». La chasse serait exempte de regret, de cruauté et même d’agressivité! Cette atténuation des instincts de l’être humain est assez fréquente. Elle permet de réduire la teneur inquiétante de notre agressivité et de rendre toutes nos pulsions, innocentes et vertueuses. Ainsi les chasseurs se présentent fièrement avec leurs prises, ce qu’on a aussi vu chez les guerriers. En tout temps, l’animal est le souffre-douleur acceptable, tandis que la victime humaine devient admissible en temps de guerre!
Expositions :
Tableaux de chasse, Maison de la culture Frontenac, Montréal, 2011
Domestications — De l’apprivoisement à la mise à mort — Centre d’exposition d’Amos, Amos, 2011
Crédit photographique : Paul Litherland